Avec beaucoup de finesse et d'ironie, Pierre Bost brosse le portrait d'un homme vieillissant - Monsieur Ladmiral - qui continue à revendiquer que seule une distance de huit minutes sépare sa maison de la gare ferroviaire alors que cette durée ne cesse de s'allonger au fil des ans, au gré du pas du vieil homme qui se fait plus lent.Chaque dimanche ou presque, il se rend à pied à la gare pour aller à la rencontre de son fils Edouard - qu'il appelle Gonzague car il déteste le prénom dont sa défunte épouse l'a affublé - accompagné de sa femme et de ses trois enfants. Il aime bien la petite Mireille et feint de s'intéresser un minimum à ses deux frères un peu plus âgés.
Le grand amour de cet homme, c'est celui qu'il nourrit pour sa fille qui ne vient plus très souvent lui rendre visite, happée par une vie tourbillonnant à Paris.
Claude Arnaud fait le récit de quelques heures dominicales en famille, empreintes d'ennui, d'irritation contenue, de comportements convenus, d'espoir déçu et de sentiments d'attachement sans réciprocité.
Un texte âpre et sensible sur la famille, la filiation, la vieillesse et l'approche inexorable de la mort qui rôde. ( )