Wikipédia France | 5,521 (11,604) | 143 | 3,853 | (3.89) | 12 | 0 | Jean Racine is considered the greatest of French tragic dramatists. If Shakespeare's (see Vol. 1) theater is characterized by exploration and invention, Racine's is defined by restraint and formal perfection. His themes are derived from Greco-Roman, biblical, and oriental sources and are developed in the neoclassic manner: keeping to few characters, observing the "three unities" defined by Aristotle (see Vols. 3, 4, and 5) as essential to tragedy (i. e., unity of time, place, and action), and writing in regular 12-syllable verses called "alexandrines." In contrast to Corneille, whose theater is eminently political and concerned with moral choices, Racine locates tragic intrigue in the conflict of inner emotions. He is a master at exploring the power of erotic passion to transform and pervert the human psyche. As a Jansenist who believed that a person deprived of grace was subject to the tyranny of instincts, Racine was interested in portraying human passions---particularly the passion of love---in a state of crisis. Racine is also one of the greatest of all French poets, and his plays are a challenge to any translator. His major tragedies include Andromaque (1667), Britannicus (1669), e Berenice (1670), Iphigenie (1674), and Phedre (1677). (Bowker Author Biography) — biography from Phaedra … (more) |
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Jean Racine has 10 past events. (show) Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
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Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
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Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
Représentation théâtrale: Phèdre Jean Racine, Phaedra. Avec: Coraline Clément, Thomas Coumans, Pauline d’Ollone, Karen de Paduwa, Dominique Grosjean, Elena Perez, Achille Ridolfi, Vincent Sornaga, Lise Wittamer. "Ainsi que la vertu le crime a ses degrés" Jean Racine. De Sophocle à Euripide en passant par Sénèque, nombreux furent les dramaturges à être séduits par la figure de Phèdre et par sa fatale passion, sa douleur profonde et vraie, sa féminité. Racine, en réécrivant les Anciens, exacerbe les sentiments. Phèdre est une des pièces qu’il aura le plus travaillée, mettant deux ans à l’écrire. Et même si certains vers ne sont que des transcriptions des vers d’Euripide, elle marque non seulement l’apogée de sa carrière, mais celle du théâtre français.
Il n’est pratiquement pas de saison théâtrale sans voir éclore une mise en scène, classique ou revisitée, de Phèdre. L’œuvre reste incontournable dont les alexandrins font la beauté et imposent à la fois leurs exigences. Ces « grands vers », les seuls à avoir un nom autre que celui désignant un nombre de syllabes – répondent à une métrique particulière avec au centre, la fameuse césure, ce lieu de contraintes spécifiques ou encore ce lieu de repos où le sens se suspend un instant avant de continuer, car « il faut qu’il aille au moins jusques à la fin du vers »… Et puis, il y a aussi la rythmique, les accents toniques, les mesures, les débits réguliers au sein desquels, le célèbre « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » reste un exemple parfait. Mais au-delà des exigences métriques, il y a aussi dans Phèdre, la part subjective, la lecture intime que tout metteur en scène fait de l’œuvre et des personnages. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : le secret de Phèdre – l’amour qu’elle porte à Hippolyte – jaillit en trois verbes et tout est dit. Mais comment cela est-il dit ? Quelles émotions s’expriment ?
Phèdre, cette femme mûre, voire cette femme vieillissante aux seins lourds et au corps marqué par les années, dont le désir la submerge et l’humilie à la fois, devient violemment pathétique. Elle est une figure tragique et moderne à la fois, qui se bat contre l’éternelle jeunesse, l’ordre et la morale établis, tout en sachant qu’elle n’y survivra pas. Sa passion dévorante ne peut que l’emporter tout autant qu’elle emportera ceux qui seront impliqués à ses côtés. Si Phèdre reste pathétique, elle est aussi monstrueuse et nous sommes à la fois proche et éloignés d’elle.
Ancienneté des vers, éternité de l’emprise des sens, modernité des images. Aurore Fattier – qui signe ici sa deuxième mise en scène - aime cette cohabitation où plusieurs codes de jeux, de types de théâtralités, d’époques et de genres se frottent les uns aux autres : le jazz et la batterie qui accompagnent langoureusement ou furieusement les scènes d’amour ou d’aveuglement, le palais des horreurs et des beautés, où sous les fards persiste toujours la crasse. Nous sommes à une époque qui oscille entre l’antiquité, le 17ème siècle et le temps contemporain. Les rois, les dieux, les héros mythiques, les monstres et les humains se fréquentent. Les personnages de Phèdre sortent du monde, se mettent à parler et perdent tout contrôle. La parole est pour chacun un terrible moment de solitude. Seul et face à l’autre, chacun se perd dans le labyrinthe des mots et subit la parole de l’autre comme on subit des coups.
Entre la rigueur et l’éclatement des formes, le spectacle obéit aux règles les plus strictes de la diction et à l’irrégularité du baroque. On pourra se laisser bercer par l’évocation des images, se laisser envoûter par la sensualité du spectacle ou encore savourer la beauté et la perfection du vers racinien. Qu’importe.
De l’amour, le spectacle, intense et vivifiant, a toutes les fureurs … (Louve_de_mer)… (more)
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Canonical name | | Legal name | | Other names | | Date of birth | | Date of death | | Burial location | | Gender | | Nationality | | Country (for map) | | Birthplace | | Place of death | | Cause of death | | Places of residence | | Education | | Occupations | | Relationships | Information from the French Common Knowledge. Edit to localize it to your language. | |
| Organizations | Information from the French Common Knowledge. Edit to localize it to your language. | |
| Awards and honors | | Agents | | Short biography | Information from the French Common Knowledge. Edit to localize it to your language. Jean Racine (1639-1699) est un dramaturge, poète et tragédien classique français majeur. Il naît le 22 décembre 1639 à la Ferté-Milon en Picardie dans une famille de moyenne bourgeoisie. Il perd sa mère à l'âge de deux ans et son père à quatre ans.. Il étudie, à partir de 1649 à Port-Royal-des-Champs puis fait un passage au collège de Beauvais, haut lieu du jansénisme, à Paris et retourne aux Granges de Port-Royal-des-Champs pour l’année de rhétorique. Il est en classe de philosophie au collège d’Harcourt, à Paris en 1658. Il débute dans l'écriture avec La Thébaïde en 1664, joué par la troupe de Molière, poursuit et connaît un triomphe avec Andromaque en 1667. Cette réussite en fait l'égal et le rival de Corneille tant auprès du public que de Louis XIV qui en fait un favori majeur. Dès lors, sa promotion sociale et économique est assurée. Il est élu à l'Académie française en 1672, anobli en 1674 et atteint la gloire avec Phèdre en 1677. Devenu courtisan du roi, Racine délaisse alors la Poésie. Suivent ainsi des tragédies commandées notamment par Mme de Maintenon, des historiographies, cantiques et oeuvres dramatiques plus tournées vers la morale austère du jansénisme. Il meurt le 21 avril 1699 à Paris et est inhumé à Port-Royal-des-Champs. Après la destruction de l’abbaye en 1711, ses cendres sont transférées à l’église Saint-Étienne-du-Mont, à Paris.
La critique et la postérité consacre au cours des siècles Racine, avec Molière et Corneille, comme dramaturge majeur des Lettres classiques françaises. Universellement reconnu dans le domaine de la littérature, il est et reste l'un des auteurs les plus joués.  | |
| Disambiguation notice | | | Improve this authorCombine/separate worksAuthor divisionJean Racine is currently considered a "single author." If one or more works are by a distinct, homonymous authors, go ahead and split the author. IncludesJean Racine is composed of 4 names. You can examine and separate out names. Combine with…
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