The shootist (original 1976; edition 1976)

Books (magnifiquement interprété par John Wayne) est une légende de la gâchette. Il a vécu une existence libre et solitaire au cours de laquelle il a été amené à tuer des hommes qui menaçaient sa propre vie.
Atteint d'une maladie incurable, il entend vivre ses derniers jours non loin d'un viel ami médecin qui lui confirme le sombre diagnostic. Ce dernier lui conseille de prendre une chambre chez une veuve (suberbe Lauren Bacall) qui vit avec son fils (le jeune Ron Howard de Happy Days !).
Le film retrace, avec mélancolie et finesse, les derniers jours de cette homme mythique, admiré par les uns, détesté à mort par les autres. Il donne à voir le cynisme absolu de certains, les petitesses d'autres qui tentent de profiter de la mort prochaine d'une légende vivante, mais aussi l'évolution de l'attitude de la veuve à l'égard du moribond. D'abord hostile au personnage puis légitimement effrayée des risques encourus par sa présence, elle l'observe avec une sollicitude croissante.
Le réalisateur signe un beau post-western dans lequel tout est trop tard. Trop tard pour poursuivre une existence que Books a infiniment aimée (il se meurt dans une ancienne Amérique qui, elle aussi, se meurt ), trop tard pour tomber amoureux.
C'est émouvant de voir cet homme se préparer à la mort, le jour de son anniversaire. Il endosse ses plus beaux habits, dit sobrement au revoir à la veuve à laquelle il avait pris le soin la veille de lui demander de ne pas poser de questions. Il se dirige vers "l'arène", un bar dans lequel il sait que quelqu'un cherche à le tuer. Il s'offre ainsi la mort qui lui épargnera les atroces douleurs de la fin.
Superbe scène que celle de ce cowboy carburant au laudanum, qui après avoir vendu son cheval, chemine vers sa mort dans un fiacre partagé avec une jeune fille.
La vie continuera sans lui. ( )