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Loading... Lacrimosaby Régis Jauffret
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Belongs to Publisher SeriesGallimard, Folio (5148)
The first work available in English translation by the major French writer, Regis Jauffret, is a dialogue between the narrator and a young woman who has been suicided - also once his lover. Through laughter, tears, derision and madness, they tell of the bond beyond loneliness and of love that defeats absence. Jauffret is renowned for his use of jubilant language that explores the depths of the soul with tenderness. Lacrimosa, with its devastating beauty and merciless sincerity, introduces his oeuvre to English readers with a powerful, provocative punch. No library descriptions found. |
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J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte, il a parfois des accents dignes du Cohen de Mangeclous et Solal, poétique et désespéré. Sa langue est belle, travaillée, recherchée. Le dialogue épistolaire avec une morte est un procédé qui fonctionne bien. Les questions soulevée sur l’obscenité de la littérature et de l’écrivain sont passionnantes et ouvrent de nombreux champs de réflexions sur l’écriture.
Peut on faire le deuil en écrivant? La réponse est non. Qu’est ce qui permet de panser les plaies de nos tragédies personnelles? Mon expérience dans le domaine, me dit que seul le temps et l’autre permettent de rendre les plaies moins vives, moins douloureuses. Certaines de nos blessures ne se referment jamais. Nous essayons quelles ne suppurent pas, quelles ne se surinfectent pas, quelles ne contaminent pas complètement notre être. Nous essayons après avoir été submergés de les contenir dans un endroit où nous pouvons vivre avec elles sans trop souffrir.
Régis Jauffret nous a parlé du tragique, certaines personnes ne connaissent pas la tragédie. C’est peut être vrai que l’humanité se divise entre ceux qui ont goûté au tragique et les autres. Les pertes des êtres chers nous laissent inconsolables, brisés, et nous devenons autres. Nous avons à faire le deuil de l’autre et d’une version de nous. Je ne sais pas ce qui est le plus difficile, le plus long. Quand la mort d’un être cher vous a fait exploser en des milliers de petites pièces, quand vous êtes devenus un puzzle. Comment se reconstruire? Qui somme nous après? Le même, un autre…
Je ne sais pas.
Les dernières pages de lacrimosa touchent du doigt ce qu’est la mort, c’est à dire rien, le néant, le vide absolu, la disparition de la substance de l’être, de la chair. Il ne reste plus rien que notre mémoire, nos souvenirs et les possibles qui ne seront jamais… Pour tenter de remplir le trou béant de l’absence.
Quand vous perdez un être cher, très cher, vous avez besoin du contact des autres aimés. Vous avez besoin de sentir la chaleur des corps pour lutter contre le froid glacial de la mort, pour ne pas être emporté par le souffle glacé, pour survivre alors qu’on vous a arraché une de vos raisons d’être. C’est a ces moments que vous comprenez qui est la faucheuse et que tout le tralala métaphysique vendu par les charlatans en soutanes n’est que du vent. Il n’y a que la chaleur du corps pour vous éloigner de l’abime.
Lacrimosa un bon livre, qui ne vous apportera pas de réponses, mais est ce que la littérature est là pour ça? Par contre il vous fera réfléchir, vous posera des questions, et je suis convaincu que la bonne littérature est celle qui vous interroge, celle qui remet en doute vos certitudes?