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A Piece of Steak [short story]

by Jack London

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With the last morsel of bread Tom King wiped his plate clean of the last particle of flour gravy and chewed the resulting mouthful in a slow and meditative way. When he arose from the table, he was oppressed by the feeling that he was distinctly hungry. Yet he alone had eaten. The two children in the other room had been sent early to bed in order that in sleep they might forget they had gone supperless. His wife had touched nothing, and had sat silently and watched him with solicitous eyes. She was a thin, worn woman of the working-class, though signs of an earlier prettiness were not wanting in her face. The flour for the gravy she had borrowed from the neighbour across the hall. The last two ha'pennies had gone to buy the bread.… (more)
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il parcourut du regard la chambre nue. Voilà tout ce qu’il possédait au monde, avec le loyer en retard, sa femme et les gosses à nourrir. Il quittait tout cela pour aller, dans la nuit, chercher la pâture pour la femelle et les petits, non pas comme un travailleur moderne se rendant à sa besogne mécanique, mais à la façon antique et primitive, à la mode royale et animale, en se battant pour la conquérir.

Une belle nouvelle, sombre et désabusée, que London écrit en 1909, la même année que le sombre Martin Eden. Dans un milieu que London connaît bien, celui de la boxe, il décrit le combat d’un homme qui fut une gloire du ring mais a maintenant quelques années de plus, ainsi que femme et enfants à nourrir.
Avec ce combat qui l’oppose à un jeune champion, il se souvient de comment lui-même a conquis la gloire au détriment des joueurs de la génération précédente, et il revisite ses sentiments d’alors maintenant qu’il passe de l’autre côté de la barrière.
Je ne dirai pas ce que représente cette tranche de bifteck qui semble n’avoir aucun lien direct avec le thème de la nouvelle, mais je ne peux m’empêcher de dire à quel point cette lecture m’a plu. J’ai souvent trouvé qu’il y avait à boire et à manger dans l’œuvre de London, mais plus je le redécouvre à travers des œuvres pourtant mineures au fil de mes lectures audio, plus j’apprends à apprécier son style, sa façon de surprendre le lecteur, et j’aime la vision de la vie qu’il donne, avec notamment un fatalisme qui continue de m’étonner de la part de cet homme si vivant et si touche-à-tout, comme si son activité incessante et son désir inextinguible de toujours repousser ses propres limites étaient en fait une fuite en avant, une tentative de masquer une grande peur du vide, de la vacuité de la vie.
Cette tranche de bifteck, c’est la réalisation que les générations se succèdent, que l’on a soit la jeunesse soit l’expérience, mais que jamais on n’aura les deux. Et que toujours, inexorablement, ce sera la même qui gagnera, qu’il n’y a rien à faire, sinon accepter l’inéluctable. Tout cela écrit par un écrivain de 33 ans, qui mourra sept ans plus tard. Une belle nouvelle, qui laisse un triste goût de sang dans la bouche. Une belle découverte, dans une œuvre riche en petites pépites.
  raton-liseur | Apr 2, 2014 |
Jack London, c'est l'uppercut direct, le style sobre et direct, le style du conteur qui va directement à l'essentiel. Dans ce livre très, très court, Jack London nous narre l'histoire d'un vieux boxeur en fin de carrière qui doit affronter un jeune loup pour gagner sa vie et sortir quelques jours de plus de la misère. Une nouvelle sombre qui présente le monde de la boxe vu de l'intérieur, le décompte du temps qui passe, l'avenir grisâtre.

Une nouvelle courte, mais percutante, qui complète le recueil publié aux éditions Phébus :Sur le ring. ( )
  Veilleur_de_nuit | Jan 25, 2011 |
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Blurbers
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With the last morsel of bread Tom King wiped his plate clean of the last particle of flour gravy and chewed the resulting mouthful in a slow and meditative way. When he arose from the table, he was oppressed by the feeling that he was distinctly hungry. Yet he alone had eaten. The two children in the other room had been sent early to bed in order that in sleep they might forget they had gone supperless. His wife had touched nothing, and had sat silently and watched him with solicitous eyes. She was a thin, worn woman of the working-class, though signs of an earlier prettiness were not wanting in her face. The flour for the gravy she had borrowed from the neighbour across the hall. The last two ha'pennies had gone to buy the bread.

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